LA PÊCHE TPT couv

LA PÊCHE 🍑

Salut les TPTistes !

On se retrouve aujourd’hui pour le deuxiĂšme Ă©pisode de l’étĂ©, saison 2. Attention c’est le dernier numĂ©ro avant que la TPTeam prenne des vacances et revienne Ă  la rentrĂ©e, alors n’en perdez pas une miette ! Votre newsletter prĂ©fĂ©rĂ©e Temps pour Temps vous a concoctĂ© recettes, astuces et anecdotes autour d’un aliment de saison. Au menu de ce 21 juillet 2024, la pĂȘche :

La suggestion : Un fruit royal, trĂšs ancien, aux multiples couleurs
 c’est la pĂȘche bien sĂ»r !

Sous la toque: On accueille un champion du monde des arts sucrĂ©s, Alexis Beaufils
 et la pĂȘche est un de ses fruits prĂ©fĂ©rĂ©s !

La bouchée: Une recette sucrée salée avec de la viande à faire au barbecue, ou pas !

SystĂšme B : PĂȘche blanche, jaune, rouge, plate
 C’est quoi la diff ?

Culture Popote : Si vous allez en Chine, mangez des pĂȘches.

Le caton : Booba bientĂŽt Ă  l’AcadĂ©mie française ?

LA PÊCHE TPT couv
LA PÊCHE TPT couv

La suggestion de la semaine đŸœïž

La pĂȘche, nom fĂ©minin, du latin persica, est un fruit Ă  noyau, comestible et sucrĂ©, produit par le pĂȘcher. Sa chair peut ĂȘtre jaune, blanche ou rouge (on y reviendra) et sa peau peut aussi avoir des teintes diffĂ©rentes.

Elle a d’abord Ă©tĂ© domestiquĂ©e en Chine (on y reviendra aussi). Ses premiĂšres traces remontent Ă  l’époque de la dynastie Shang (XVIe-XIe siĂšcles avant J.-C.). Le pĂȘcher est ensuite apparu en Inde et au Proche-Orient, et son importation en Europe s’est faite suite Ă  la conquĂȘte de la Perse par Alexandre le Grand.

Au dĂ©part, le fruit Ă©tait appelĂ© malum persicum en latin, qui signifie «pomme de Perse». Son nom a ensuite dĂ©rivĂ©, pour devenir persicapescapesche, puis, finalement aprĂšs beaucoup trop de rĂ©flexion, pĂȘche au XVIIIe siĂšcle.


En France, on la cultive depuis le VIe siĂšcle. Louis XIV en Ă©tait particuliĂšrement fan. Il avait mĂȘme ordonnĂ© Ă  son jardinier, Jean-Baptiste de La Quintinie, d’en planter 33 variĂ©tĂ©s diffĂ©rentes dans son jardin Ă  Versailles.

Sous la toque đŸ‘©â€đŸłđŸ‘šâ€đŸł

Alors que les JO vont dĂ©marrer en France, TPT accueille un champion dans sa catĂ©gorie : Alexis Beaufils, Ă©lu champion du monde des arts sucrĂ©s en 2022. Il nous parle de son dessert aux pĂȘches et au granola.

« La pĂȘche est un de mes fruits prĂ©fĂ©rĂ©s. J’ai un pĂȘcher dans ma maison de vacances au Sud de la France, c’est lĂ  que j’en consomme le plus. Je les lave et je les mange directement avec la peau », explique le pĂątissier de 32 ans qui aime les choses simples.

Crédit photo : @alexisbeaufilss
Crédit photo : @alexisbeaufilss

Pourtant, avec un CV pareil, le pĂątissier aurait pu prendre la grosse tĂȘte. Alexis est passĂ© par de prestigieux Ă©tablissements parisiens comme le Pavillon Ledoyen ou le Bristol. C’est Ă  l’hĂŽtel de luxe Brach qu’il devient chef pĂątissier pour la premiĂšre fois, Ă  29 ans. La consĂ©cration : son titre de champion du monde avec sa partenaire Florence Lesage au Salon du chocolat de Paris en 2022.

« Ça a tout changĂ© dans ma vie. Ça m’a apporté de la reconnaissance, de la visibilitĂ©, et ça a changĂ© ma cuisine », dĂ©taille Alexis. Avec des milliers de regards braquĂ©s sur son travail, le chef s’est efforcĂ© d’ĂȘtre toujours plus rigoureux, et c’est avec ce niveau d’excellence qu’il a pensĂ© son dessert aux pĂȘches.

« L’idĂ©e est venue avec mon sous-chef au Brach. Nous avions dĂ©jĂ  travaillĂ© ensemble au Bristol, et Ă  cette Ă©poque, nous faisions un dessert servi Ă  l’assiette à base de cĂ©rĂ©ales croustillantes et de pĂȘches », raconte Alexis. Les deux hommes ont voulu reprendre ces saveurs pour en faire un gĂąteau vendu dans la boutique de l’hĂŽtel Brach.

Crédit photo : @alexisbeaufilss
Crédit photo : @alexisbeaufilss

VoilĂ  ce qu’il en ressort: un fond de gĂąteau en cĂ©rĂ©ales avec des flocons d’avoine, du pavot, des noix. PosĂ©e sur ce granola, une marmelade de pĂȘches jaunes, blanches, plates et de pĂȘches de vigne, et une gousse de vanille pour la rondeur. Un dĂŽme de chantilly infusé avec de la verveine surplombe le gĂąteau avec lĂ©gĂšretĂ©. Et des segments de pĂȘches de plusieurs sortes dĂ©corent et colorent le tout.

«J’ai utilisĂ© toutes les variĂ©tĂ©s de pĂȘches parce qu’elles se complĂštent. La pĂȘche de vigne est plus acide, la blanche, plus douce. Et surtout, les couleurs s’associent trĂšs bien», explique le pĂątissier qui vient de quitter son poste au Brach pour se consacrer Ă  d’autres projets.

Pas de panique si vous n’avez pas eu le temps de goĂ»ter son gĂąteau Ă  la pĂȘche: «Je sais que ce dessert a fait le buzz donc je ne compte pas changer la recette», nous rassure Alexis. Sa crĂ©ation sera donc peut-ĂȘtre disponible dans le point de vente qu’il a prĂ©vu d’ouvrir prochainement en rĂ©gion parisienne. Nous vous tiendrons au courant sur Instagram @temps.pour.temps.

La bouchĂ©e 👄

C’est l’étĂ©, il fait enfin chaud Ă  peu prĂšs partout en France, alors c’est l’heure de sortir le barbecue !! Justement, la recette que nous vous proposons peut tout Ă  fait ĂȘtre rĂ©alisĂ©e au barbecue, mais nous allons vous donner les indications pour la faire Ă  la poĂȘle. Nous sommes conscient·es que cette technique de cuisson n’est pas donnĂ©e Ă  tout le monde
 #vivredans30mcarrĂ©sĂ Paris. C’est parti pour des cĂŽtes de porcs aux pĂȘches jaunes et blanches rĂŽties, miam miam !
 

Temps de préparation: 35 min.

IngrĂ©dients pour 4 personnes: 4 cĂŽtes de porc, 4 pĂȘches blanches, 4 pĂȘches jaunes, 1 gros oignon, 40 g de beurre, 2 c.a.s. de vinaigre balsamique

Crédit photo : Nelly Perez
Crédit photo : Nelly Perez

1. Commencez par saler et poivrer les cÎtes de porc sur les deux faces.

2. Coupez vos pĂȘches en gros morceaux, pelez et Ă©mincez votre oignon.

3. Dans une poĂȘle sur feu moyen, faites fondre le beurre, faites-y dorer les cĂŽtes de porc, ajoutez les oignons et laissez mijoter à feu doux. 

4. Ajoutez les pĂȘches, salez, poivrez et laissez confire 10 min Ă  feu trĂšs doux.

5. BONUS : Parsemez de cerfeuil ou de coriandre avant de servir.


Rien de mieux qu’un taboulĂ© ou une salade composĂ©es pour accompagner ce dĂ©lice ! N’hĂ©sitez pas Ă  nous taguer sur Instagram @temps.pour.temps si vous testez la recette.

Systùme B 🔎

Jaunes, blanches, de vigne
 Quand on arrive devant un rayon de fruits, on se demande souvent quelles pĂȘches choisir. Ça vous arrive aussi ? TPT vous livre quelques explications pour s’y retrouver.
 

D’abord, la pĂȘche Ă  chair jaune est considĂ©rĂ©e comme la plus sucrĂ©e. Elle est souvent plus dure et se conserve plus longtemps. À la cuisson, elle a tendance Ă  rester plus ferme. Il faut donc la prendre si vous voulez faire cuire vos pĂȘches.
 

Celle Ă  chair blanche est moins adaptĂ©e Ă  la cuisson. Elle est plus juteuse, fondante et acide. Son goĂ»t est plus subtil. On vous conseille de la manger directement, de l’incorporer dans vos salades ou de la servir en accompagnement dans vos plats sucrĂ©s-salĂ©s.
 

Il en existe une autre Ă  chair rouge, connue sous le nom de pĂȘche sanguine ou pĂȘche de vigne. Celle-ci est trĂšs sucrĂ©e et trĂšs juteuse, mais peu calorique. Elle se mariera parfaitement dans vos prĂ©parations avec l’amande et la menthe. Cette pĂȘche est souvent cuisinĂ©e en confiture.


Pour ce qui est de la forme de votre pĂȘche, qu’elle soit ronde ou plate ne change rien, c’est la couleur de la chair qui a un impact sur son goĂ»t. Et si sa peau n’est pas duveteuse mais lisse, et bien ce n’est pas une pĂȘche ! C’est sa cousine la nectarine ou son cousin le brugnon.

Crédit photo : Gabriella Clare Marino/Unsplash
Crédit photo : Gabriella Clare Marino/Unsplash

Culture Popote 🍭

ImmortalitĂ©, fĂ©conditĂ©, amour, protection
 La pĂȘche possĂšde une portĂ©e symbolique considĂ©rable et multiple en Chine. Dans la mythologie chinoise, la Reine MĂšre de l’Ouest, l’une de ses divinitĂ©s, possĂ©dait des pĂȘchers qui fleurissaient tous les 3.000 ans dans son jardin. Selon la lĂ©gende, ces arbres produisaient des pĂȘches pouvant rendre immortel·les celleux qui les mangeaient.

Le fruit est aussi liĂ© au dieu de la longĂ©vitĂ©, Lao Shouxing. Ce dernier est souvent reprĂ©sentĂ© sous les traits d’un homme ĂągĂ© tenant une pĂȘche dans sa main. Dans le culte, de nombreux objets ou statuettes sont dĂ©corĂ©s de pĂȘches, synonymes de longĂ©vitĂ© et de bonne santĂ©.

Dans l’Empire du milieu, on confĂšre aussi de grands pouvoirs au bois du pĂȘcher. En disposer chez soi ou devant sa porte éloignerait les dĂ©mons. Les fleurs de cet arbre sont aussi chargĂ©es de symboles. On en offre pendant les mariages car elles favoriseraient la fĂ©conditĂ©. Elles sont aussi offertes aux cĂ©libataires pour leur porter chance en amour.

Crédit photo : Czapp Botond/Unsplash
Crédit photo : Czapp Botond/Unsplash

Le Caton đŸ„š

Booba bientĂŽt Ă  l’AcadĂ©mie française ?

Vous commencez Ă  nous connaĂźtre, chez Temps pour Temps, on aime bien dĂ©crypter les expressions de la langue française. Autour de la pĂȘche, il y a la fameuse phrase Â«garde la pĂȘche», qui sonne comme un conseil d’ami pour dire «reste en forme». Sauf que cette formule française n’a pas Ă©tĂ© inventĂ©e par Victor Hugo ou Alfred de Musset, c’est Ă  un poĂšte des temps moderne qu’on la doit : le rappeur Booba

AprĂšs de gros succĂšs avec son duo Lunatic, Booba se lance dans une carriĂšre solo. En 2006, il sort son troisiĂšme album Ouest Side dont le deuxiĂšme titre s’intitule Â«Garde la pĂȘche». Dans le refrain, le rappeur articule Â«Tu veux frimer, tu veux test ? Garde la pĂȘche. Tu veux que j’vienne rapper gratos ? Garde la pĂȘche», sur un air qui va marquer son Ă©poque. L’expression, inventĂ©e par Booba, signifie pour lui Â«reste Ă  ta place, ne te surestime pas.»

À sa sortie, la chanson devient rapidement un classique des annĂ©es 2000 que l’on entend partout. On commence Ă  rĂ©pĂ©ter la punchline Â«garde la pĂȘche» et Ă  l’employer comme une expression. VoilĂ  la preuve que les rappeurs manient avec brio notre langue et l’influencentGardez la pĂȘche les profs de Français ! 😉

Crédit photo : Booba / La pochette de son album "Ouest Side"
Crédit photo : Booba / La pochette de son album « Ouest Side »

La newsletter qui s’adresse aux fins gourmets. Comme la recette du fameux quatre-quarts, Temps pour temps se dĂ©cline en quatre portions : printemps, Ă©tĂ©, automne, hiver. Toutes les trois semaines, cette newsletter mijote au rythme de la nature pour offrir Ă  ses abonné·es un concentrĂ© des tendances culinaires de saison. Un projet cuisinĂ© par deux fines bouches, HĂ©loĂŻse Bauchet et Tanguy Roman-Clavelloux, et illustrĂ© par Cec M.

À dans deux semaines pour de nouvelles dĂ©couvertes gustatives.😋